Les controverses sur le Pacte de Marrakech illustrent la difficulté d’apporter une réponse commune a la problématique des migrations internationales. En réaction à la crise de 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) avait adopté au consensus la « Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants » du 19 septembre 2016 donnant mandat pour l’élaboration de deux cadres de référence consacrés l’un aux réfugiés, sous l’égide du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), l’autre aux migrations. Le document, intitulé « Pacte mondial sur des migrations sûres, régulières et ordonnées », sera adopté dans la douleur lors d’une conférence diplomatique organisée par le Maroc, avant de faire l’objet d’un vote formel par l’AGNU le 19 décembre 2018. Le texte consensuel et équilibré, qui vise un examen à 360 degrés de la question, n’est pas un « traité » remettant en cause la souveraineté des États, mais un ensemble de principes directeurs, s’inscrivant dans le cadre du droit positif. Il a surtout le mérite de mobiliser des acteurs institutionnels longtemps dispersés, en renforçant la coopération entre les agences onusiennes et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), dont le rôle technique est renforcé. Les organisations régionales comme les acteurs non étatiques sont étroitement associés au suivi de la mise en œuvre du Pacte de Marrakech. Paradoxalement, les opinions publiques se sont également invitées dans les subtilités d’un débat technique.