La problématique du transport aérien illicite d’armes légères et de petit calibre et de leurs munitions se situe à l’intersection de plusieurs autres : violation des embargos décrétés par le Conseil de sécurité de l’ONU, contribution à la déstabilisation des Etats, en particulier les plus fragiles, et à la prolongation des conflits régionaux, encouragement au terrorisme, facilitation de la criminalité organisée, mise en danger de la sécurité des transports aériens… Elle se pose donc en termes concrets. Dans un environnement international marqué au sceau de la défiance, la voie traditionnelle de l’arms control a largement démontré ses limites, en particulier celle de la mise en œuvre du programme d’action adopté par la conférence de l’ONU de 2001 consacrée au commerce illicite des ALPC sous tous leurs aspects. L’initiative ciblée sur le vecteur de ces trafics, lancée en 2006 par la France et développée en 2007 et 2008 dans différentes enceintes internationales et régionales, a déjà permis d’enregistrer quelques succès concrets. Au-delà, elle permet de contribuer à un renouvellement salutaire du processus classique de l’arms control, alors que ce dernier traverse, depuis une décennie, une crise grave.