La manière dont le droit international appréhende les Jeux olympiques est révélatrice des évolutions qu’ont connues cet ordre juridique et la société qu’il régit, dont la privatisation partielle est aujourd’hui tangible. Ainsi, dès la renaissance des Jeux olympiques, le CIO, association de droit privé, a occupé l’espacé normatif des Jeux en développant une lex olympica monopolistique. Les Etats n’étant pas, au demeurant, désireux de se saisir de la manifestation, ce n’est qu’accidentellement que le droit international sécrétait des normes relatives aux JO. Depuis les années 1980 néanmoins, le CIO a perçu tout l’intérêt qu’il y avait à utiliser les potentialités offertes par l’ordre juridique international pour protéger les Jeux du boycott. Il a ainsi conclu des accords de coopération avec diverses organisations internationales, puis obtenu que l’Assemblée générale de l’ONU reconnaisse la Trêve olympique, de même qu’il a aligné ses critères de reconnaissance des nouveaux comités nationaux olympiques sur ceux de la communauté internationale. Plus encore, l’évolution du droit antidopage ainsi que l’aptitude du CIO à conclure des contrats d’Etat relatifs à l’organisation des JO laissent entendre que les Jeux ont désormais partie liée avec le droit international.