La Résolution 1 701 du Conseil de sécurité a été critiquée parce qu’elle ne donnait pas des orientations claires aux Casques bleus déployés au Liban. Elle a été élaborée par la nécessité de trouver une solution diplomatique à la guerre de 2006. Initialement, la France et ses partenaires européens et atlantiques ont considéré qu’une force internationale non commandée par l’ONU serait déployée en lieu et place de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Cette option a été promue par les dirigeants européens et Kofi Annan au sommet du G8 en juillet 2006 et a été progressivement soutenue par les Etats-Unis et Israël. Un premier projet de résolution, rédigé par la France et les Etats-Unis, a proposé le déploiement d’une telle force, mais a été rejeté par le gouvernement libanais. A la suite de quoi chacun des protagonistes en est venu à accepter le renforcement de la FINUL, seule solution politiquement acceptable pour une sortie de la guerre. Même si certaines mesures ont été prises pour satisfaire les demandes des militaires français et européens concernant la structure du commandement – en particulier la création d’une cellule dédié à New York pour conseiller le Secrétariat des Nations Unies sur cette mission –, la FINUL renforcée reste une mission classique de maintien de la paix. Contrairement aux autres opérations de l’ONU, elle ne vient pas en soutien d’un processus politique, une limite fondamentale que le Conseil de sécurité n’a pas encore réussi à traiter. L’histoire du renforcement de la FINUL en 2006 démontre ainsi les contraintes politiques et opérationnelles auxquelles le Conseil de sécurité est confronté dans la définition d’opérations de maintien de la paix robustes.