Siège des empires sahéliens durant le Moyen Age, le rivage du Sahara a perdu sa centralité avec l’essor du commerce transatlantique. Depuis la fin de cet âge d’or, le Sahel peine à se structurer en tant que région en dépit d’une histoire partagée, laquelle constitue un contraste avec les autres régions africaines. Les dynamiques régionales résultent pour l’essentiel d’organisations de coopération technique autour de la mise en valeur des cours d’eau (fleuve Sénégal, fleuve Niger, lac Tchad) ou d’une thématique prégnante (la sécheresse). Ces organismes sont cependant fortement dépendants des bailleurs de fonds internationaux. L’absence d’organe supranational fort limite la capacité d’initiative de ces organisations, qui demeurent tributaires de l’impulsion donnée par les Etats membres. Il en résulte que le Sahel, loin de constituer une identité de commune pour les différents pays la composant, est davantage une identité de crise se manifestant au gré des fléaux et crises politico-sécuritaires le traversant.