Le produit intérieur brut (PIB) est l’indicateur économique le plus connu et le plus utilisé. Il est aussi devenu un indicateur essentiel pour l’analyse des relations internationales, notamment pour classer les Etats dans leur obsession de l’objectif de croissance et de développement économiques. Pourtant, si l’agrégat économique lui-même ne manque pas de simplifications conceptuelles de plus en plus difficiles à accepter, l’usage qu’on en fait dans les relations internationales est dangereux. Plus les questions écologiques et sociétales deviennent inquiétantes et plus les systèmes d’indicateurs actuels, spécialement le PIB, deviennent inadaptés. Ils conduisent les politiques internationales et nationales à s’engager dans un économisme excessif, qui tend à négliger non seulement l’épuisement des sols et sous-sols, la raréfaction de l’air pur ou la sécurité internationale et nationale, mais aussi les libertés démocratiques, les solidarités citoyennes ou l’influence culturelle. Il faut construire des ensembles d’indicateurs adaptés aux questions posées, comme la puissance globale des Etats, le potentiel économique d’un pays ou le bien-être des citoyens.