Apparu à la suite de l’essai nucléaire indien « pacifique » de 1974, le Club de Londres, futur Groupe des fournisseurs nucléaires à partir du début des années 1990 (Nuclear Suppliers Group, NSG), est le principal régime de contrôle des exportations nucléaires depuis quarante ans, ainsi qu’une pièce désormais maîtresse du régime mondial de non-prolifération nucléaire. Le principe même du Groupe est de s’adapter au marché nucléaire mondial s’agissant de l’offre de biens et technologies pour contrôler en amont les risques de prolifération associés. Or, offre et demande ont beaucoup évolué depuis le début du siècle, dans un contexte international de sécurité lui-même instable. Aujourd’hui fort de 48 Etats membres qui continuent de prendre leurs décisions par consensus, le NSG est réputé être « à la croisée des chemins ». Alors que la capacité nucléaire mondiale pourrait doubler d’ici 2030, en particulier du fait de l’entrée sur le marché de nombreuses économies émergentes, le NSG, contraint de s’adapter, oscille entre sa vocation technique et sa vocation politique, entre un souci permanent d’efficacité, une demande croissante d’équité et un évident besoin de légitimité.