L’article se propose d’analyser les multiples aspects de la crise multidimensionnelle que vit l’Egypte depuis la révolution du 25 janvier 2011. La difficile et chaotique trajectoire de la transition politique, loin d’avoir résolu la question politique, l’a au contraire exacerbée. De même, elle a perturbé le fonctionnement des principales institutions de l’appareil d’Etat à cause de l’enrôlement de ces dernières dans le combat politique : la magistrature, l’armée, la police, l’appareil médiatique, etc. Un terrorisme aux multiples visages se développe, alimenté par des questions politiques internes et par la situation régionale. La politique sécuritaire et autoritaire du nouveau pouvoir, légitimée par la lutte contre le terrorisme, semble, pour le moment, acceptée par la population. L’équilibre politique actuel, lié principalement au prestige du président Sissi et à l’attachement des Egyptiens aux Forces armées, semble toutefois fragile. Les élections législatives du premier trimestre 2015 permettront de connaître la nouvelle configuration politique et partisane du pays.