– Résumé De New York à Jenine, entre septembre 2001 et mai 2002, on assiste à trois formes d’utilisation des cadavres dans le cadre d’une crise internationale : des morts que l’on cache, dans le cadre d’un attentat particulièrement meurtrier, aux morts que l’on montre, partiellement dans le cadre d’une guerre de représailles et totalement dans celui d’un épisode d’une guerre apparemment sans fin, se décline toute une narration guerrière. L’absence de cadavre dans la médiatisation des conflits reflète tout autant la volonté de l’appareil politico-militaire que le degré de voyeurisme d’une société. Cependant, la vision de la guerre s’est construite tout au long de l’Histoire et des progrès techniques. Ce sont la photographie et la télévision qui apportent un radical changement montrant enfin l’instantanéité de la mort. De ces progrès, découle une utilisation politique de la mort. La sanctification, accordée à certains cadavres et refusée à d’autres, repose sur une volonté d’influencer son camp et de terroriser l’adversaire. A une époque où l’ordre bipolaire n’est plus qu’un souvenir, elle se mue en idéologie. Toutefois, les médias ont aussi leur part de responsabilité, tant le cadavre concourt à la course à l’audience. – Le sommaire de l’AFRI 2003