La question des relations entre le pouvoir politique et l’armée, objet commun de la Science politique, est devenu un enjeu de la réforme des institutions des Etats en transition politique, dont les juristes se sont emparé à travers la notion de « bonne gouvernance de la défense et de la sécurité ». Après être revenu sur les grandes typologies de ces littératures, l’article étudie le cas de la transition politique tunisienne, dont le régime politique autoritaire a été renversé au profit d’un régime semi-présidentiel. Le changement de régime politique permet de désigner les responsables politiques par des élections sincères. Le besoin d’équilibrer les différentes forces politiques a conduit à l’établissement d’organes redondants, autant au sein de l’exécutif que du législatif, dans le domaine de la sécurité nationale. Cette architecture institutionnelle favorise les institutions coercitives, qui peuvent jouer de la rivalité entre acteurs politiques.