Depuis vingt ans environ, les sociologues et politistes chinois débattent de l’existence et des contours d’une « société civile » dans le contexte qui est le leur. Cette réflexion s’est croisée avec celle menée sur les changements dans la gouvernance occasionnés par le développement progressif de la politique des réformes et de l’ouverture. Selon le paradigme « gradualiste », la structuration de la société civile adviendrait par le seul fait de la participation des organisations civiles aux mécanismes mis en place par l’État et cette participation nourrirait à terme leur autonomisation. Toutefois, des considérations tant théoriques que pratiques affaiblissent la portée de cette thèse. En outre, le débat se nourrit aussi de la perspective de l’émergence d’une société civile globale : les appels à la réforme de la gouvernance « à l’interne » et de la gouvernance mondiale se renforcent l’un l’autre.