La raison d’être de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) était l’hypothèse d’une intervention militaire de moyenne envergure dans le pourtour européen, de façon autonome ou avec les moyens de l’OTAN. De fait, la crise libyenne fut le cas de figure qui aurait dû être géré dans le cadre de la PSDC. Or, aux yeux du monde, l’intervention libyenne est devenue une opération de l’OTAN, alors même que la moitié des États membres de cette organisation n’ont pas participé à la mission, menée par le couple franco-britannique et non par les Etats-Unis. De fait, depuis la fin de la Guerre froide, l’Alliance est devenue un mécanisme pour la fabrication de coalitions de circonstances. Dès lors, les leçons de la Libye offrent deux possibilités. La première serait de voir l’OTAN se transformer en une véritable alliance globale, avec un élargissement vers les démocraties du Pacifique et de l’océan Indien, qui servirait à mobiliser le monde démocratique derrière la stratégie globale américaine. La seconde verrait un retranchement de l’Alliance sur l’Europe et son étranger proche, avec un véritable partenariat avec la PSDC qui serait autonome. Enfin, si l’avenir européen de l’OTAN dépend fortement des membres de l’Union, le rôle de la France est décisif.