A première vue, on pourrait considérer que les questions économiques relèvent pleinement des relations internationales pacifiques, parce que les intérêts ont toujours avantage à compromettre, et que la paix est généralement une pré-condition pour un développement mutuellement bénéficiaire. La notion de guerre économique n’en a pas moins été popularisée, même si le concept même est parfois contesté. Les trois articles de cette rubrique se situent à l’intersection de l’économie internationale et des conflits, qui ne sont pas nécessairement guerriers. Le premier est consacré à la rareté, dont il souligne les liens multiples avec les situations conflictuelles – or, la rareté est d’une certaine manière l’essence même de l’économie, parfois définie comme la science de l’allocation des ressources rares, ce qui signifie aussi compétition. La rareté peut être objective, elle peut être organisée, comme instrument de domination, économique ou politique. Ainsi, l’économie est une cause de guerre, elle est aussi un moyen de guerre. La rareté et la paix ne font pas bon ménage. Le deuxième article traite des pays en développement face au «consensus de Washington», qui impose en réalité le modèle libéral, sans souci des structures sociales et d’un accroissement dangereux des inégalités. Le troisième texte s’attache aux éléments d’analyse de la crise du multilatéralisme et de l’OMC. Est-il approprié de parler d’un cycle du développement et l’OMC en constitue-t-elle un cadre approprié, alors qu’elle développe un multilatéralisme compétitif, qui renforce la compétition entre marchés nationaux, et alors qu’un multilatéralisme coopératif répondrait mieux aux impératifs du développement? – Le sommaire de l’AFRI 2005