Le conflit de l’été 2006 au Liban a démontré l’achèvement du processus de « transformation » du Hezbollah en une véritable force militaire, organisée et structurée, sur le modèle du concept soviétique de révolution technico-militaire. Cette « contre-révolution techno-militaire hezbollahi », qui prend le contre-pied de la révolution dans les affaires militaires israélienne, a fait la preuve de la capacité d’acteurs infra-étatiques à remettre en cause temporairement la suprématie militaire et technologique des forces armées conventionnelles occidentales. La guerre de juillet-août 2006 suggère de nouvelles grilles d’analyse sur les menaces asymétriques et semble avoir créé un « précédent » qui pourrait inspirer d’autres groupes armés dans la région. Ce nouveau mode opératoire, qui tend à s’exporter vers d’autres théâtres d’opérations dans la région, reflète plus largement l’émergence d’une nouvelle culture stratégique, d’inspiration islamo-nationaliste, dans un Moyen-Orient en pleine mutation.