Avant que les opérations militaires israéliennes à Gaza ne viennent durablement solder les espoirs de paix entre Israéliens et Palestiniens, le processus de négociations lancé à Annapolis le 27 novembre 2007 avait failli dans son objectif d’aboutir à la création d’un Etat palestinien. Pire, l’année 2008 a été marquée par une dégradation sensible de la situation dans les territoires occupés palestiniens en raison de la poursuite du blocus de Gaza et de l’explosion de la colonisation israélienne, à Jérusalem-Est essentiellement. Une analyse des approches respectives des dossiers du Statut permanent, dont seule la juste résolution assurerait un règlement définitif du conflit, et la constatation de la réalité du terrain, minée par la colonisation, tendent aujourd’hui à prouver qu’un accord entre Israéliens et Palestiniens est hors d’atteinte. Aussi l’année écoulée pourrait-elle avoir sonné le glas de la solution des deux Etats. A défaut de solution négociée envisageable dans un futur proche, les tendances lourdes de ce conflit risquent de perdurer. L’usage de la force, l’évolution démographique et l’instrumentalisation du religieux pourraient continuer à dicter la trame de fond du problème israélo-palestinien. Dans l’intervalle, le gouvernement israélien devra mesurer l’opportunité de la poursuite de sa gestion à courte vue du conflit. Une attitude dont les Palestiniens demeurent, à ce jour, les principales victimes, mais qui, à terme, pourrait mener Israël à l’impasse.