La France et l’OSCE dans le contexte des tensions avec la Russie

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La crise ukrainienne de 2014 a conduit à une redynamisation du rôle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L’OSCE est devenue le principal instrument de gestion de cette crise majeure entre les Occidentaux et la Russie, notamment à travers le déploiement d’une importante mission d’observateurs civils dans le pays – qui a contribué à la désescalade de la crise sur le terrain – et la mise en place d’un processus de négociation diplomatique sous les auspices du « format Normandie » (France, Allemagne, Russie et Ukraine). Elle reste aujourd’hui une organisation utile dans l’architecture européenne de sécurité, à la fois par sa fonction de forum de dialogue héritée de la Guerre froide et par ses divers outils et instruments mis en place après 1990, mais aussi comme un cadre de sécurité associant l’Amérique du Nord, l’Europe, la Russie et les pays d’Asie centrale. La remise en cause et l’affaiblissement des engagements pris à l’OSCE dans le contexte de l’après-Guerre froide, notamment par la Russie, constituent un défi considérable pour les Occidentaux, mais ne doivent pas conduire à se détourner de cette Organisation, de ses acquis et de ses potentialités, ni à renoncer à l’originalité profonde du Processus d’Helsinki et de ses objectifs : un processus de dialogue et de négociation visant tout à la fois la stabilité et la défense des droits de l’homme sur l’ensemble du continent européen.