Le XXe siècle et les registres de la démesure

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« Le temps », écrivait Jean Cocteau, « est de l’éternité pliée ». Formule séduisante mais inexacte puisque l’éternité nie le temps et ne l’allonge ni ne le plie. Il n’en demeure pas moins qu’il existe des plis du temps, non pas tant ceux de la chronologie ou de la mesure du temps que ceux de l’historien ou simplement de ceux qui le vivent. Ces plis ajoutent une dimension qualitative, un sens de la période et du moment au parcours monocorde de la flèche du temps. C’est en quelque sorte une variante subjective, sociale, politique et intellectuelle de la relativité – la théorie scientifique qui domine le XXe siècle – que cette approche différentielle de phases, de moments et de rythmes, vécus aussi bien collectivement qu’individuellement – à l’instar d’un rythme musical, qui pour respecter la rigueur plate du métronome n’en construit pas moins un drame, avec son début, sa péripétie, sa conclusion. (…)