
Ce faisant, le président Chirac construisait une opposition entre une politique de sanctions dont le but serait de contraindre l’Irak et une politique visant à convaincre l’Irak de modifier son comportement par les voies traditionnelles de la diplomatie. Cette opposition se redoublait même selon lui d’un antagonisme entre deux « conceptions » de l’action diplomatique : la conception anglo-saxonne autoriserait la contrainte, notamment par le biais des sanctions, alors que la conception française proprement française ne permettrait pas ce type d’actions. Cette opposition allait de facto s’avérer structurante et former une réelle ligne de faille entre les diplomaties britannique et américaine d’un côté et la diplomatie française de l’autre. En 1997, la logique des sanctions est en tout état de cause synonyme de contrainte et de coercition pour le président Chirac. Or les restrictions au commerce n’ont pas toujours recouvert une telle signification. En réalité, elles ont connu diverses modifications au cours de leur histoire. Derrière des concepts couramment utilisés dans la littérature scientifique et dans les médias se cachent donc des réalités complexes et mouvantes.