Partie des Etats-Unis, la crise actuelle s’est étendue à la quasi-totalité de la planète et se présente de plus en plus comme une crise polymorphe, dépassant la sphère financière pour atteindre l’économie réelle. Parmi les causes nombreuses et diverses qui permettent de l’expliquer, on trouve de graves déficiences dans le domaine de la régulation. Le terme « régulation », entendu ici dans son sens le plus large, vise d’abord l’ensemble de règles techniques et juridiques dont l’absence ou l’inobservation ont permis les comportements aberrants qui ont entraîné la crise. Ces déficiences sont dues en grande partie à la mise en pratique de l’idéologie néo-libérale. Malheureusement, cette idéologie a aussi favorisé le jeu de tendances profondes inscrites dans la nature humaine. On ne peut aussi que déplorer la méconnaissance des lois psychologiques et des normes éthiques, sans le respect desquelles ne sont possibles ni la stabilité ni le progrès des sociétés, à l’échelon national comme au niveau international. Devenue mondiale, la crise appelle la mise sur pied d’une gouvernance mondiale.