Avec ses révélations successives de documents confidentiels mettant en cause l’administration des États-Unis à divers niveaux en 2010, l’« Affaire WikiLeaks » a pris une dimension planétaire avec divers rebondissements en 2011. Elle a surtout mis en avant le principe de la transparence de l’action des pouvoirs publics dans des secteurs où la discrétion, voire le secret, est dans les mœurs, principe mis en rapport avec celui de la liberté d’information et de communication défendue par les médias, par les journalistes, mais aussi par des acteurs de réseaux sociaux. Cela a été constamment rappelé en opposition aux menaces et mesures de rétorsion prises par le gouvernement des Etats-Unis, mais aussi en rapport avec d’autres faits liés à des « fuites » dans le passé politique dont les auteurs sont devenus depuis des héros. Or, d’autres mœurs d’écoutes illégales et préjudiciables à des personnes privées ou publiques ont émergé dans l’actualité. L’été 2011 a connu une autre affaire, au Royaume-Uni, avec les pratiques pour le moins discutables et répréhensibles du tabloïd News of the World appartenant à Rupert Murdoch, propriétaire d’un des principaux groupes multimédias du monde. Si les deux affaires sont dissociables en raison de leurs origines et de la nature de leurs acteurs-clefs, elles remettent la transparence absolue et la liberté d’informer sans limites dans le débat, ainsi que le principe du respect de la vie privée. Débat qui, en raison des dérives des usages relevant des réseaux techniques transnationaux et des supports multifonctions, actuels ou à venir, dépasse le cadre de chaque Etat.