Les soulèvements populaires de 2011 en Tunisie : crise ou opportunité pour les médias

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La révolution tunisienne s’est faite au nom de valeurs universelles essentielles : dignité, démocratie et liberté. Portés par aucun mouvement idéologique ou politique, les soulèvements populaires témoignent d’une aspiration au changement et à la rupture avec les années de corruption et de totalitarisme de l’ancien régime. Ben Ali a, certes, abandonné le pouvoir occupé aujourd’hui par des instances en principe transitoires. Toutefois, reste posée la question de la nature du régime à venir et de l’éventuelle pérennité, sous une forme plus ou moins aménagée, des anciennes structures. Il faudrait déjà en savoir davantage sur la formule politique qui sera finalement adoptée pour pouvoir évaluer la nature des transformations et leurs retombées sur le champ médiatique. La réforme attendue du code de la presse, la multiplication prévue des titres indépendants et de partis politiques, la suppression du ministère de la Communication, la dynamisation de la vie politique, le renouveau de la vie intellectuelle et culturelle sont autant de changements qui affecteront l’environnement médiatique tunisien. C’est donc leur statut de quatrième pouvoir que les médias cherchent à reconquérir. Ces droits légitimes requièrent des formes de régulation sans lesquelles le jeu démocratique risque d’être faussé.