France-Israël : une relation à deux vitesses

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Les relations franco-israéliennes sont très souvent qualifiées de passionnées et passionnelles. Elles connurent, en effet, au niveau des Etats et des ministères concernés, une période heureuse et chaleureuse, suivie, à la fin des années 1960, d’un refroidissement extrême. Cependant, la première visite en Israël d’un président de la République – François Mitterrand en 1982 – a initié un cours nouveau : continuité de la ligne diplomatique de la France au Moyen-Orient concernant la reconnaissance du fait national palestinien et la création d’un Etat souverain à côté d’Israël ; instauration d’un climat d’amitié avec les leaders politiques d’Israël et un intérêt croissant pour la société civile et le marché économique israéliens. Il revint à Dominique de Villepin d’avoir officialisé en 2003 cette démarche, par une politique de relance des relations bilatérales durement secouées durant la seconde Intifada. Il en résulte un découplage entre l’amélioration constante des relations bilatérales et un blocage, sinon un dialogue de sourds, concernant la politique israélienne d’implantation et la finalité du règlement négocié du conflit israélo-palestinien. Autrement dit, une relation à deux vitesses caractérise aujourd’hui les relations d’Etat à Etat. Ce qui reste de l’ordre de la passion ne relève donc pas tant des Etats, mais résulte du militantisme aigu que déploient simultanément les associations pro-israéliennes et pro-palestiniennes en France.