Les révolutions arabes ont pris rapidement une dimension mondiale du fait des événements certes, mais surtout de leur relais par les chaînes de télévision. Si les chaînes occidentales ont pu couvrir l’actualité, les chaînes panarabes, elles, ont eu une opportunité exceptionnelle pour s’affirmer. Toutefois, ces événements ont surtout valorisé un mode d’information focalisé sur les images avec leurs aspects transculturels fondés sur l’affect. Autrement dit, un choix de couverture ayant fait ses preuves en termes d’audience, quitte à « faire du populisme » avec les images et le son, faute surtout d’interlocuteurs ou référents légitimes permettant de saisir la nature profonde de chaque révolte et les changements attendus.
Cette actualité-là est concomitamment passée aux « indignés espagnols » du 15 mai 2011, puis à ceux d’autres pays de par le monde, où des actes symboliques comparables n’ont pas manqué. En somme, malgré les critiques régulières faites à toute volonté d’accrocher le peuple à un discours politique, a fortiori largement médiatisé, force est de reconnaître que les protestations développées devant les écrans ont conduit à des changements effectifs dans plusieurs Etats arabes et entraîné des interrogations sur l’avenir du modèle de l’Occident.