Introduction

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Comme les deux années précédentes, les articles présentés cette année montrent que l’Etat reste au cœur des processus de stabilisation et de sortie de crise. Sa reconstruction, sa réforme dans des pays en crise devient une part essentielle des actions de la «communauté internationale». On le constate souvent, les conflits sont souvent dus à l’absence ou à la déficience de l’Etat. Par exemple, en zone sahélienne, «l’enjeu central est la capacité et la volonté dont disposent la Mauritanie, le Mali et le Niger à assurer une pré- sence effective de l’Etat au plan sécuritaire et social (santé, justice, éducation, infrastructures)». De même, «le nord-est de la Centrafrique, zone très enclavée où l’Etat centrafricain n’a guère de prise, est également un refuge pour les fauteurs de troubles de la région, rebelles ou bandits de grand chemin». Ainsi, la majorité des opérations de maintien de la paix de l’ONU ou les interven- tions de l’Union européenne ont mis au cœur de leurs priorités la restaura- tion de l’Etat de droit dans toutes ses dimensions (police, justice, système pénitentiaire, désarmement/démobilisation/réhabilitation des anciens com- battants, réforme de l’armée). De ce point de vue, Frank Neisse montre à quel point la réforme du secteur de la sécurité a été indispensable à la constitution de l’Etat kosovar, mais qu’elle aurait pu être améliorée par une meilleure coordination des acteurs internationaux impliqués. Aussi prône-t- il pour l’avenir la mise en place d’une approche fonctionnelle par la création de «maisons de la RSS».