La France et la Chine ont longtemps exercé l’un sur l’autre une fascination croisée qui, ancienne aussi bien que moderne, doit beaucoup à la reconnaissance du gouvernement maoïste par le général de Gaulle en 1964. Cette relation a culminé avec l’établissement progressif d’un « partenariat stratégique global », même s’il n’était pas sans limites et sans coups d’arrêt. Ce partenariat repose sur la multipolarité, la pluralité culturelle, le rôle de l’ONU, l’indépendance nationale. Toutefois, les relations économiques sont devenues de plus en plus asymétriques au profit de la Chine, tandis que les attentes des partenaires apparaissent de plus en plus divergentes. Question du Tibet, environnement, conditions de l’aide chinoise à l’Afrique, retour de la France dans l’OTAN : l’adjectif « stratégique » a perdu de son sens. L’avenir de la relation franco-chinoise passe, aux yeux des dirigeants chinois, par une attention plus forte aux positions chinoises, c’est-à-dire par l’acceptation de leurs conditions.