A l’heure où ces lignes sont écrites, on ne connaît à peu près rien du Brexit. Aussi l’article se concentre-t-il sur le passé et le futur. Il montre que la relation franco-britannique au sein de l’Union européenne est structurée par la rivalité plus que le désaccord sur la construction européenne. Le Brexit sera un moment de vérité pour la France, qu’il va priver d’un rival doublé d’un bouc émissaire commode. L’analyse des conséquences économiques du Brexit révèle qu’un relèvement significatif du niveau des obstacles aura nécessairement un impact négatif pour le Royaume-Uni et ses partenaires les plus proches, géographiquement et historiquement. La France n’est pas le pays le plus exposé au plan macro-économique, mais certains secteurs (automobile) ou régions (Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur) sont plus vulnérables, tandis que les gains de la relocalisation de certaines activités financières de Londres à Paris apparaissent très incertains.