Les Printemps arabes ont surpris beaucoup de pays, malgré les avertissements des Nations Unies (cf. le rapport du PNUD de 2002) et de nombreux observateurs. La réponse française initiale a été manifestement inadaptée. La France a sous-estimé l’attrait de la démocratie dans le monde arabe. La nomination d’Alain Juppé au Quai d’Orsay en mars 2011 devait certes conduire à un soutien plus actif, la France encourageant désormais sans ambiguïté les « aspirations démocratiques des peuples arabes ». Cette inflexion a été confirmée au niveau de l’Union européenne et au sommet du G8 de Deauville sous présidence française. La France a pris l’initiative, avec la Grande-Bretagne, de l’intervention en Libye et a joué un rôle actif dans la crise libyenne. Cependant, dès la fin 2011, Paris a adopté une approche plus prudente pour plusieurs raisons, à commencer par les résultats des élections, favorables aux islamistes, mais aussi le risque de déstabilisation manifeste dans certains pays. La France s’est tue face à l’intervention saoudienne à Bahreïn, a soutenu les réformes promues par le Roi du Maroc et demandé aux gouvernements islamistes en Tunisie et en Egypte de respecter les droits des minorités et la liberté d’expression. Le nouveau Président, François Hollande, a confirmé cette ligne et tente de concilier soutien à la démocratie et nécessité d’éviter le chaos dans la région.