– Résumé Moteurs du système multilatéral d’après-Guerre, les Etats-Unis envisagent le multilatéralisme comme une pratique « sécurisante », leur permettant d’entériner une « position de leadership incontesté sur une alliance globale ». Ainsi configuré, le multilatéralisme prend pour acquis la convergence entre intérêts américains et intérêts mondiaux : les Etats-Unis oeuvreraient de manière messianique pour le bien-être de l’humanité tout en servant leurs intérêts nationaux. Dans cette perspective, le Congrès s’est attaché à préserver la souveraineté de la Constitution et des lois américaines, excluant toute idée de délégation ou d’institution supranationale. L’engagement américain vis-à-vis des Nations Unies, lesquelles sont encore aujourd’hui perçues comme une terre d’élection des revendications démagogiques, s’est d’ailleurs exprimé sous la forme du refus au compromis. En situation d’hégémonie, le multilatéralisme devient alors instrument de défense du statu quo. Défiés le 11 septembre 2001, les Etats-Unis ne semblent pas prêts à réévaluer leur pratique multilatéraliste, alors que le concept de puissance et l’utilisation de la force et de la coercition ont refait surface et occupent le centre de la scène géopolitique. –Le sommaire de l’AFRI 2003