La plupart des médias français ont dressé un bilan fort élogieux de la présidence française de l’Union européenne. Cet avis est partagé par un certain nombre de commentateurs ou autorités européennes : le dynamisme du président Sarkozy, sa réactivité pendant la crise géorgienne ou financière ne sont pas contestés. C’est toutefois une victoire des approches intergouvernementales, voire nationales, sur la défense de l’intérêt général commun. Les autorités et la population allemande ne sont guère convaincues par le style du chef de l’Etat français. Notre principal partenaire voit moins dans l’attitude française une réponse à la crise que la volonté de se dérober à des engagements tels que le Pacte de stabilité par exemple. L’affaiblissement de la Commission, la réaffirmation, par le Conseil européen de décembre 2008, pour complaire aux Irlandais, du refus d’aborder la question fiscale en Europe, sont autant de bombes à retardement dont les effets à long terme ne seront peut-être finalement pas jugés si positifs. Aussi brillante soit-elle cette présidence était assez dangereuse.