Le Parlement britannique pris entre les feux croisés des citoyens et du gouvernement

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Le Brexit est à l’origine d’une crise politique majeure qui a mis à l’épreuve les institutions du Royaume-Uni. La séquence qui s’est étalée entre le 23 juin 2016 et la fin du mois d’octobre 2019 a emporté des appréciations contradictoires et souvent particulièrement négatives à l’égard du Parlement britannique. Contraints de se conformer au choix des électeurs, les membres du Parlement ont été incapables de trouver une alternative aux modalités du Brexit convenues entre le gouvernement et les Européens. Pourtant, le Parlement s’est aussi affirmé comme un contre- pouvoir efficace face aux tentatives de passage en force de l’exécutif. Non sans paradoxe, Westminster sort revalorisé par sa capacité à garantir l’équilibre des pouvoirs, mais affaibli par son impéritie à proposer des solutions pour sortir de la crise du Brexit.

Aurélien ANTOINE

Professeur de Droit public à l'Université Jean-Monnet de Saint-Etienne/Université de Lyon (France). Directeur de l'équipe "Production et interactions normatives" du Centre de recherches critiques sur le Droit (CRECID, UMR 5137), il a créé et préside l'Observatoire du Brexit depuis janvier 2017. Auteur d'un ouvrage de Droit constitutionnel britannique (LGDJ, 2016), il consacre la majeure partie de ses recherches à la Constitution et aux institutions britanniques.