Le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement pourrait être la dernière chance pour une mondialisation à l’occidentale, un objectif stratégique clef pour les Etats-Unis et l’Union européenne, sur un pied d’égalité avec les accords d’après-guerre de Bretton Woods. Dans un contexte de désordre économique international croissant, où la Chine et la Russie posent un défi grâce à leurs modèles économiques basées sur la raison d’Etat, le TTIP offre aux Européens et Américains la possibilité de forger des règles commerciales à haut niveau qui pourront servir de modèle à l’échelle mondiale. Pour cette tâche, ils auront besoin de partenaires qui partagent leur vision de la gouvernance économique, comme le Canada, le Mexique, les quatre pays de l’AELE et la Turquie, qui devraient un jour accéder au TTIP. Toutefois, pour maîtriser la mondialisation et l’infléchir dans un sens occidental, il faudra non seulement jouer le plan stratégique avec le TTIP, mais aussi promulguer des politiques nationales qui aident la classe moyenne à bénéficier plus amplement de la croissance économique et, surtout en Europe, encourager plus d’ouverture envers la concurrence, le risque et l’innovation.