Avec la disparition de la menace soviétique sont apparues de nouvelles menaces venant de la mer (piraterie, terrorisme, immigration clandestine, pollution). Dans ce contexte, la maîtrise de l’espace maritime est redevenue un enjeu stratégique pour les Etats et leur sécurité. Cette prise de conscience a bouleversé la contribution des marines de guerre, dont le rôle a été appelé à changer. La de la sécurisation de l’espace maritime met la communauté internationale face à une question qui dépasse de loin la seule problématique du rôle des océans : en prônant une action de l’ensemble de la communauté internationale contre la piraterie dans son discours du 16 septembre 2008, Nicolas Sarkozy a permis aux organisations internationales régionales (OTAN et UE) de conforter leur appropriation de l’espace maritime au détriment de l’acteur national. Cette appropriation a été rendue nécessaire par l’impuissance des pays, tant riverains que victimes, à endiguer le phénomène de piraterie. Il faut donc redéfinir un nouveau droit de la mer, qui prenne en compte les évolutions du système-monde : la référence sur laquelle il doit se rebâtir ne peut plus être le seul acteur étatique.