C’est en ignorant la dichotomie entre l’idéologie qui sous-tend le proces- sus de mondialisation et sa réalité et celle qui existe entre les discours sur les politiques publiques et leur pratique qu’a pu se développer, dans les décennies précédentes, un large consensus sur les vertus d’une intervention neutre de l’Etat dans le système économique. Les régulations keynésiennes apparaissant déjà caduques, un tel consensus s’est formé à partir des années 1980, avec la suprématie des programmes d’ajustement structurel comme meilleure thérapeutique au mal-développement, ensuite avec l’élaboration du Consensus de Washington (1), dont les commandements étaient en réa- lité loin de faire l’unanimité, et enfin, récemment, avec la récurrence de l’idée de «bonne gouvernance».