Considéré comme un succès diplomatique historique jusqu’à la décision américaine de cesser d’en respecter les dispositions, l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien conclu en 2015 illustre le rôle prépondérant des États-Unis dans la résolution de crises internationales. Refusant dans un premier temps de se joindre à l’initiative européenne pour dissuader l’Iran de poursuivre un programme nucléaire militaire, les États-Unis se sont ensuite largement impliqués dans la réponse apportée à la crise nucléaire iranienne en renforçant leur arsenal de sanctions économiques à partir de 2005. Ce n’est qu’en 2006 que les États-Unis, mais aussi la Chine et la Russie décident de s’associer aux Européens pour enjoindre à l’Iran de garantir la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire. Les États-Unis jouent dès lors un rôle majeur dans la résolution de la crise iranienne, d’abord en exerçant une pression croissante sur l’économie iranienne, conjointement avec les Européens, puis en tant qu’interlocuteur privilégié de l’Iran au cours des négociations ayant mené à l’accord de 2015. Si les États-Unis sont l’un des artisans de l’accord, ils ont aussi contribué à le vider de sa substance en choisissant de cesser d’en respecter les dispositions le 8 mai 2018 et en empêchant les autres signataires d’honorer leurs engagements.