Cinquante-six ans après le traité de l’Élysée, la France et l’Allemagne ont signé, le 22 janvier 2019, le traité d’Aix-la-Chapelle. Cet accord constitue une véritable feuille de route en faveur d’une coopération franco- allemande renforcée pour les décennies à venir. Au-delà des deux États, il prévoit d’associer les autres partenaires de l’Union européenne afin de poursuivre la construction européenne et de consolider l’intégration, notamment en matière de politique étrangère et de défense ou d’industrie d’armement, plus particulièrement étudiées dans la première partie de cette contribution. Toutefois, la réalisation d’un tel objectif reste suspendue à la capacité des deux États à définir une « culture commune » dans ces différents domaines, ainsi que dans le domaine de la politique économique et monétaire. Le traité d’Aix-la-Chapelle prévoit notamment la création d’une « zone économique franco-allemande dotées de règles communes ». Cet objectif va évidemment dans le bon sens étant donné le rôle que les deux principales puissances économiques européennes jouent aussi bien dans le cadre du marché intérieur de l’Union que dans celui de la zone euro. Seulement, les principes de base et les philosophies sur lesquels la France et l’Allemagne fondent leurs politiques économiques et budgétaires demeurent très différents. Le temps du rapprochement sera long, alors que les défis industriels, climatiques et sociaux auxquels les deux pays sont confrontés exigent des réponses à la fois rapides et durables.