Les maîtres-penseurs de la crise financière mondiale

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La crise financière d’aujourd’hui témoigne de la myopie volontaire des marchés. Selon la Campagne du Millenium des Nations Unies, depuis le début de l’aide au développement il y a 50 ans, l’aide totale aux pays du Tiers-Monde a atteint 2000 milliards de dollars, à comparer avec les 18 000 milliards de dollars fournis, pendant la même période, en soutien aux banques et aux institutions financières afin d’empêcher la faillite du système financier international. Les Etats ont été nettement plus sensibles aux demandes des banques qu’à la lutte contre la pauvreté. Dans ces conditions, les réunions des pays les plus riches ou les plus forts économiquement et politiquement de ce monde pour «sauver l’humanité d’une crise violente» conduisent à des discussions budgétaires et des politiques monétaires de court terme qui, en rapport avec les chiffres précédents, frisent l’indécence. Dans le G8, il est fréquent de proposer une solution stratégique commune, mais aucun consensus n’apparaît, chaque gouvernement étant convaincu de choisir une solution nationale idoine au regard de l’image que les gouvernants se font de la crise financière des autres pays. L’action internationale commune étant toujours jugée prématurée, aucune stratégie commune n’est alors mise en place, ce qui ne devrait pas manquer d’interroger sur l’utilité d’un G8 qui n’offre que des solutions nationales à la crise globale.