Les manières dont la France et l’Allemagne tentent de sortir de la crise et les politiques économiques mises en place pour aider cette sortie de crise sont extrêmement différentes. La France s’est surtout reposée sur des politiques de soutien de la demande, en particulier de la demande publique et de la demande des ménages, avec une forte ouverture du déficit public et avec le maintien de la déformation du partage des revenus en faveur des salariés. L’Allemagne a continué à mener des politiques de soutien de l’offre : remontée rapide des profits des entreprises soutenant l’investissement ; forte exposition, due aux politiques de l’offre du passé, à la croissance des pays émergents et exportateurs de pétrole ; maintien des salariés dans l’entreprise et absence de perte de capital humain grâce à la gestion du temps partiel. La bonne santé financière des entreprises permet maintenant une hausse plus rapide des salaires en Allemagne. A l’inverse, les taux d’intérêt très bas ont soutenu le crédit aux ménages et l’immobilier résidentiel en France, mais pas en Allemagne. Si, initialement, les politiques de la demande et les politiques de l’offre peuvent toutes deux avoir des effets positifs, il semble aujourd’hui que les politiques de la demande n’ont que des effets transitoires, en particulier avec la nécessité en France – et pas en Allemagne – de les inverser pour réduire les déficits publics.