Pour une sortie de la crise en Afghanistan. Deux facteurs-clefs à l’approche de 2014 : réconciliation et économie politique

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L’annonce par l’OTAN de la date de 2014 pour procéder au transfert de la responsabilité en matière de sécurité aux forces de sécurité afghanes marque le début d’une nouvelle phase dans l’intervention internationale en Afghanistan. Cette annonce sera accueillie avec soulagement par les pays contributeurs de troupes et leurs opinions publiques, tous de plus en plus désireux de se sortir de ce que le ministre de la Défense français, Alain Juppé, a décrit, au cours de l’une de ses premières interventions après son entrée en fonction, comme le « piège afghan ». Toutefois, des doutes persistent quant au coût de cette intervention, la probabilité de progrès durables et la faisabilité de la transition envisagée. Certains observateurs et une majeure partie de la population afghane redoutent même un possible effondrement de l’Etat afghan après le retrait des troupes de l’OTAN. A l’approche de 2014, les gouvernements occidentaux vont sans doute tenter de persuader leurs électorats du succès de l’opération de la Coalition, justifiant ainsi les dépenses considérables et le nombre de soldats étrangers tombés au front depuis 2001. Cela risque de découpler plus encore la communication médiatique des réalités du terrain et de brouiller la visibilité pour ceux qui veulent continuer à travailler en Afghanistan au-delà de 2014. Cet article espère être un pas vers une appréciation plus équilibrée des réalités, notamment sur les perspectives de véritable réconciliation avec les insurgés et sur la question de la nouvelle économie politique en Afghanistan.