Pendant une bonne partie de la Guerre froide, la relation franco- allemande se sera inscrite dans un équilibre asymétrique entre une Allemagne puissance économique et une France puissance stratégique. Les deux pays avaient néanmoins su gérer le choc de la réunification allemande et faire converger leurs trajectoires économiques et stratégiques sur fond de lancement de la monnaie unique et de « normalisation » de la politique extérieure allemande : le « non » franco-allemand à la guerre en Iraq en 2003 avait marqué le point haut de cette convergence. Depuis lors, les divergences ont repris le dessus, opposant sur le plan économique une Allemagne dominante et une France affaiblie et, sur le plan stratégique, une Allemagne tentée par l’abstention et une France portée à l’interventionnisme. Le présent article s’interroge sur les conséquences possibles de cette situation.