Objet de tous les fantasmes, l’American Israel Public Affairs Commitee, plus connu sous le nom d’AIPAC, est un acteur incontournable des relations américano-israéliennes.
La puissance du lobby repose avant tout sur sa maîtrise exceptionnelle du jeu politique à Washington. Toutefois, sa suprématie est aujourd’hui fragilisée par un raidissement partisan aux États-Unis sur les questions israéliennes et par l’arrivée de nouveaux acteurs, juifs pro-paix et évangéliques pro-Israël, qui bouleversent l’équilibre des pouvoirs jusque-là largement favorable à Israël. En 2006, Stephen Walt et John Mearsheimer, deux professeurs américains de relations internationales réputés, publient, sur le site de l’université d’Harvard, un article (working paper) qui fait immédiatement scandale. Sobrement intitulé « Le Lobby d’Israël et la politique étrangère américaine », l’article dénonce les actions et les méthodes d’un « Lobby », une coalition hétérogène d’individus aux divers attachements religieux et politiques, qui manipulerait Washington en faveur de l’État d’Israël. Les deux professeurs reprochent notamment au « Lobby » d’orienter la politique étrangère des États-Unis dans un sens contraire à l’intérêt national américain et de museler le débat sur les questions israéliennes et moyen-orientales, y compris en recourant à des accusations d’antisémitisme.