La mer Noire est devenue, à mesure que les crises qui la frappent se multiplient et s’intensifient, une zone d’instabilité quasi permanente. Instabilité pour les États qui composent son espace, mais aussi, depuis quelques années, instabilité pour les grandes puissances qui s’y confrontent. À l’image du Caucase, historiquement partagé entre les empires russe, ottoman et perse, ou de la mer Noire elle-même, qui a longtemps constitué un obstacle aux échanges plutôt qu’une voie de communication entre les populations du bassin et les grands ensembles géographiques qui l’entourent, la région a toujours été une ligne de fracture, de séparation, de conflits. L’implication croissante des grandes puissances, en démultipliant les effets des crises, semble devoir accroître l’instabilité naturelle de cet espace…