Guerre (droit) – Dictionnaire encyclopédique de l’Etat

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Existe-t-il phénomène plus banal dans les relations internationales que celui de la guerre ? Les rapports entre États semblent perpétuellement se dérouler sous son ombre (Aron, 1962 : 691). Au vu des tensions inhérentes à la désorganisation initiale du monde, la légitimité du canon comme moyen de sauvegarder ses intérêts et d’assurer sa sécurité fut longtemps incontestée. Il faut dire que l’anarchie des relations internationales, par nature conflictuelle, n’incite pas spontanément à la régulation des confrontations armées entre entités indépendantes. Avec le développement d’affrontements massifs, pas seulement ceux opposant quelques happy few – chevaliers ou mercenaires, les États finirent néanmoins par en appeler au droit et plus seulement à de vagues principes de modération pour limiter le recours aux armes. Pour reprendre le mot de Georges Clemenceau, la guerre devenait une chose trop grave pour être confiée uniquement aux militaires. Les guerres mondiales et leurs massacres de civils incitèrent alors à la construction de régimes juridiques ambitieux à défaut d’être toujours effectifs ou efficaces…

Julian FERNANDEZ

Julian Fernandez est Professeur de droit public à l’Université Paris-Panthéon-Assas, en détachement à l’Université Galatasaray (poste ETI, MEAE Expertise France). Co-directeur du Master Droits de l’homme et Justice internationale d’Assas et de l’Annuaire français de relations internationales, il est l’auteur d’une centaine de publications dont deux manuels de référence (Relations internationales, Précis Dalloz ; Droit international pénal, Manuel LGDJ). Julian Fernandez a aussi dirigé ou co-dirigé près d’une vingtaine d’ouvrages collectifs dont plusieurs ont été distingués par l’Institut de France. Son expertise en justice pénale internationale est internationalement reconnue, il a d’ailleurs été présenté par la France pour siéger au sein d’une commission stratégique de la Cour pénale internationale (une commission qu’il a vice-présidée entre 2021 et 2024). Spécialiste aussi de droit de l’asile, il a coordonné un projet ANR sur l’exil de guerre (« RefWar », 2019-2024). Julian Fernandez a dirigé le Centre Thucydide entre 2015 et 2022, et le Master Relations internationales entre 2015 et 2017. On trouvera son CV complet ici.