La nouvelle pensée de M. Gorbatchev en politique étrangère : Utopie ou pragmatisme ?

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Dans son discours aux Nations Unies le 7 décembre 1988, Mikhaïl Gorbatchev exprimait le souhait que “[les] efforts conjoints [des Nations Unies] visant à mettre fin à l’ère des guerres, des confrontations et des conflits régionaux, des actes d’agression contre la nature, de la terreur de la faim et de la pauvreté et du terrorisme politique, soient à la hauteur de nos espérances”. Voilà une phrase emblématique de la “Nouvelle Pensée Politique”, qui donna le ton de la politique étrangère de M. Gorbatchev. On a souvent rejeté sur cette base théorique la responsabilité de la chute de l’URSS, à tel point qu’A. Tsygankov qualifie la “Nouvelle Pensée” de “naive et déconnectée des considérations de puissance.” Elle a pourtant été conçue comme un projet ambitieux pour l’URSS et pour le monde : comment évaluer la part de pragmatisme et la part d’idéalisme dans la “Nouvelle Pensée Politique” de Gorbachev ? Afin de répondre à cette question nous détaillerons tout d’abord rapidement le contenu de cette pensée politique, puis nous analyserons sa dimension pragmatique. Enfin nous verrons comment, en pratique, sa dimension idéaliste a pris le dessus.