Lors de la première conférence internationale de La Haye (1899), la délégation française emmenée par Léon BOURGEOIS comprenait six membres dont deux militaires, le contre-amiral PEPHAU et le général MOUNIER, tous deux désignés en tant que « délégués techniques ». La proportion est assez représentative de la composition des délégations diplomatiques étrangères, signe du rôle croissant de l’expert dans la gestion des questions internationales.
Mais la fonction assignée aux militaires était-elle purement « technique » ? Quelle influence pouvaient-ils avoir sur les délégués politiques, chargés de conduire la négociation en elle-même ? Le diplomate civil recueillait-il l’avis du militaire sur des questions autres que celles touchant le désarmement ou la réglementation des hostilités, par exemple sur les questions de paix et de sécurité internationales d’une manière plus générique ?
A l’heure où les conflits inter-étatiques se réinstallent en Europe et où les enjeux de défense sont plus que jamais débattus dans les enceintes nationales et internationales, ces interrogations gardent tout leur sens, quoique la présence de militaires au sein des canaux diplomatiques soit d’ordinaire très discrète et qu’elle n’attire que peu le regard du chercheur. Cette journée d’étude est l’occasion de saisir la question de la diplomatie militaire non pas dans un sens matériel, où la puissance militaire est étudiée comme vecteur de puissance politique, mais dans un sens organique, visant l’analyse de la présence du militaire dans l’appareil diplomatique national ou international.
De 9h à 18h30
Centre Panthéon – Salle des Conseils (2e étage, esc. M)
12 place du Panthéon 75005 Paris
Le colloque sera retransmis en direct sur la chaîne Youtube du centre Thucydide
