Depuis la fin de la Guerre froide et la réunification de l’Allemagne, le poids politique de l’Allemagne a beaucoup évolué. Cela appelle nécessairement à des repositionnements non seulement au sein de la relation franco-allemande, mais également vis-à-vis des autres partenaires européens dans une UE à 28 où le poids relatif des deux pays n’est plus le même aujourd’hui. Qu’il s’agisse de la crise avec la Russie à propos de l’Ukraine, de la crise grecque, des attentats ou de la crise des réfugiés, on constate bien une volonté de coopérer de part et d’autre du Rhin, mais également des approches qui sont parfois divergentes et que les deux partenaires peinent à résorber. En outre, les dissensions européennes qui sont apparues à ces différentes occasions comportent le risque d’un éclatement entre différents groupes à l’intérieur de l’Union. Dans ce contexte, l’intergouvernemental semble alors avoir repris le pas sur une logique d’intégration. Un décalage économique et politique s’affirme de plus en plus fortement entre la France et l’Allemagne. Cela est peut-être encore accentué par le fait que l’Allemagne tente d’évoluer en matière de politique de sécurité et de défense. Or le rôle très actif qu’elle a pu tenir dans ce contexte a parfois été perçu comme dérangeant dans une configuration intergouvernementale.