Au cours de l’année 2015, la France a été touchée par deux vagues d’attentats, en janvier contre la rédaction de Charlie Hebdo, une policière et le magasin Hyper Cacher et, en novembre, contre des cafés parisiens, le Bataclan et le Stade de France. Ces attaques ont provoqué des réactions immédiates, de la société, des pouvoirs publics, mais aussi sur la scène internationale. C’est cette dernière dimension qui est ici étudiée. Il s’agit de voir ce que les manifestations de solidarité disent de l’opinion, révèlent de la place de la France dans le monde et engendrent en terme de mise en place d’une stratégie de lutte contre le terrorisme. Les attentats de janvier mobilisent d’abord le registre de l’émotion. Malgré une large participation des chefs d’Etat lors de la marche républicaine, la réaction est formulée autour de l’unité nationale. En novembre, la solidarité n’est plus tempérée par un débat sur la question du blasphème. C’est alors le répertoire de la politique étrangère et celui de la guerre qui est privilégié par François Hollande, lequel adresse des propositions concrètes de réponses politiques et militaires aux partenaires de la France. Ainsi, l’équilibre entre les aspects intérieur et extérieur évolue à nouveau, avec un retour progressif du débat sur la scène intérieure, son centre d’attraction naturel.