Histoire critique parce qu’il y a distance entre la légende dorée et la réalité. La légende dorée est due à la présente fortune d’un mot à la mode, ample, majestueux, qui impose, pour bien l’articuler, de reprendre son souffle : multilatéralisme. La réalité est celle d’un pays qui ne fut convié que tardivement à fonder l’Organisation des Nations Unies (ONU), qui fut porté par son intérêt national à s’éloigner longtemps du courant majoritaire, qui devint un partenaire loyal de l’ONU dans ses entreprises économiques et politiques, mais qui resta lucide et qui pourrait être tenté, de nos jours, de s’affranchir des contraintes de l’organisation et de s’abandonner aux facilités, hors les murs de New York ou Genève, d’un multilatéralisme plus diffus, autogéré, aux résonances médiatiques sympathiques, aux effets concrets plus incertains. L’ONU reste-t-elle l’avenir ?